de vent et de pierres

Pierre Clavilier

La lumière
esquissait
des sphères de poussières,
closant ses paupières étrangères
je pensais voir quelques
orfèvreries
orphelines
voisines de mes rêveries
enfantines.

Ignorant,
je marchais,
pieds déchirés,
sur les échardes
de chemins échappés
toujours
escarpés.

La forêt devenait familière.
J´en devinais les intimes fourmilières
et il fallait fouler ses sentiers
centenaires.

Respirer
sans ne jamais épier.

Un semblant d´existence
qui pigmentait
mes journées
oubliées.

Heures
dont j´étais l´exotique
en perpétuel
exil.

Les chemins embrunis embaumaient
les sables bleus absorbés
et quelques récifs inoffensifs
fanaient
éloignés des eaux stagnantes
où extravagants croassaient encore
des crapauds répugnants
habitant ces étangs
où exsudait le sang
vermeil
des anges émerveillés
du regret.

Pourtant,
pas à pas,
au creuset des jours
je découvrais l´or du jour où les heures paisibles
offrent le chant de l´alouette.

Les marécages
gardaient mes secrets.

Marcheur
solitaire
jamais effrayé
par les couchers de soleil,
devenu zeuzère,
je sortais de mes nuits
vagabondes
toujours victorieux.

Je haïssais les autres.
Dieu,
son cortège de saints,
ses simagrées,
ses singeries
sa seigneurie
ses siècles et ses siècles...
La brume
et la pluie
demeuraient mes étrangers.

Dans les courbes sonores
des calvaires arpentés,
je dispersais
les semis
de ma vie
éparpillée.

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Poème extrait du livre:

de vent et de pierres - PIERRE CLAVILIER

ÉDITIONS BÉRÉNICE, 2005
11, rue de la Glacière - 75013 Paris

editions.berenice@wanadoo.fr

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Sinceros agradecimentos pela preservação da Autoria.